C'était une longue journée ainsi qu'une longue nuit. C'était une partie de Civilisation, ce vieux jeu de chez Descartes. Pas si éloignée de l'instant où j'écris ces quelques lignes mais pourtant cela me semble s'être passé il y a plusieurs mois... La mémoire est sélective et mon inconscient est en train d'enterrer patiemment cette blessure pour que la Lumière puisse à nouveau me ravir. Le problème c'est qu'à trop bien l'enterrer, mon inconscient ne m'alerte absolument pas quand doudou nous ressort son plateau fait maison en vrai contre-plaqué de chez Bricodépôt et nous invite à replonger dans de longues heures de supplice et de mensonge.
" />
Supplice parce que quand vous jouez à Civ, il faut savoir que l'on vous traitera mal, on vous envahira, on vous contaminera, on vous ravagera le tréfond de votre pauvre population et il faudra dire « Merci :! » Oui, il faudra remercier ses bourreaux pendant que les calamités seront distribuées sinon ce sera pire. Rien de plus insupportable que celui qui conteste, celui qui se plaint, celui qui geint. Il sera alors chatié deux fois plus...Et le mensonge?En permanence on vous trompera dans un commerce douteux où le sel vaut parfois autant que l'or mais celui-ci est accompagné d'un lot de lépreux. Vous achetez du grain et en échange on vous refilera des barbares ibériques qui ne manqueront pas de piller votre petit empire. Ce jeu ne permettra pas, à aucun de ceux qui s'y risquent, d'en ressortir grandit mais au contraire salit et avilit...
" />
Et les complices de ce jeu de massacre furent les suivants :
doudou l'italien moqueur qui pensait qu'être loin de tous, à l'extrême droite, de la carte, le préserverait des mauvais coups...
Eric, le redoutable chaton illyrien, qui n'aura eu que ce qu'il méritait, un « Merci » l'aurait peut-être aidé mais les augures étaient de toutes façons défavorables...
Valéry, l'assyrien « sympa » selon lui même.... dans un jeu pareil être sympa revient à courir à poil au milieu des fauves...
Damien l'africain, misérable de bout en bout, à faire pitié...il terminera deuxième d'un éventuel classement final. En voilà un qui a compris la philosophie de cette épreuve, avoir l'air d 'un gueux pendant des heures....et au diable l'amour propre...
Benji, l'invisible babylonien...Ses voisins pourront le remercier de sa totale absence d'ambition....
Nick, le pharaon repus. Sans gloire, à lui la victoire. Avoir un gueux et l'homme invisible comme voisin, ça aide....
Moi même, le valeureux crétois, au centre de tout, j'ai eu la place redoutée et enviée en plein centre de la carte. A vrai dire je l'ai même choisi, allez comprendre...
" />
Donc c'est à 11 h que nous nous sommes retrouvé. Bien trop tard pour espérer la finir c'était évident. Chacun son tour après tirage au sort nous pûmes choisir notre civilisation et donc notre point de départ sur le plateau maison de doudou. Quand Nick eût choisi l'égypte, certains, Damien en fait pour ne pas le nommer et Nick lui même avertissaient du danger de lui laisser les richesses égyptiennes, des zones fertiles, riches et plutôt à l'abri de son lointain voisin babylonien et du gueux africain dont le territoire est franchement dépeuplé. Rien n'y fit, Nick sans trop de regret, épousa la cause égyptienne...Quand mon tour arriva, personne n'avait eu le culot de prendre la crête si centrale et donc si irrémédiablement grignotée par tous ses voisins au fur et à mesure de la partie. Qu'à cela ne tienne, autant prendre le risque me dis-je, cela permettra de maintenir ma motivation pour une bonne dizaine d'heure, sinon l'ennui pourrait me guetter....
Et déjà la pause déjeuner. Le temps d'avaler notre rations de gras, il sera 13h30..[img]
[/img]
Nous voilà lancé, chacun prospère dans son petit coin, et un certain équilibre s'organise. L'Africain, pas près du tout à partager son sel, explique à l’Égyptien avec une diplomatie relativement binaire qu'il ne faudra pas forcément qu'il espère sortir de son égoût. L'Italien ,loin de tous, fait le marchand de tapis à Massilia et profite de ses esclaves dans sa mine d'argent en péninsule ibérique. L'Illyrien se sent seul et envisage de tenir compagnie au Crétois entamant sa marche vers le sud, l'Assyrien ne manque pas de croître et de faire commerce d'ocres et de fer. L’Égyptien, tout au fait de la diplomatie primitive de son voisin Africain ; s'en va courir après les hébreux pour récupérer les ressources. Non pas des falafels et des chandeliers mais de la teinture et du bois, plus utiles dans les échanges commerciaux... Le Babylonien barbote dans le Tigre et l'Euphrate sans trop s'inquiéter de faire fructifier ses ressources d'épices pourtant fort appréciées.
Puis vint la première friction, le premier point de vue non partagé, la première désillusion. Comme dit plus haut, l'Illyrien se sent des envies de mer voir de port ; Celui de Crimée avec sa ressource en grain tombe dans son escarcelle mais son appétit le pousse toujours plus loin vers le sud. Et au lieu de s'installer docilement sur la mer noire, il envisage tout simplement d'en prendre l'embouchure, autrement dit Constantinople...Là c'est délicat. Je n'ai pas protester pour la prise de l'Albanie, l'Italien l'ayant aimablement repoussé vers l'Est mais bon, une ressource d'épices, si chère, et un accès à la mer, si dangereux...ce sera non. Il protestera clamant qu'il n'a rien fait de mal, que mon action est gratuite voire méchante mais il faut juste qu'il comprenne que ma bonne volonté a des limites. Pire, lui laisser Constantinople serait un aveu de faiblesse aux yeux de tout les autres. Qu'on se le dise, je suis peut-être à la merci de tous mais compte me faire respecter par chacun ! Puis s'organise un étrange commerce avec l'Africain. Ce dernier m'offre de lui prendre un tas de ressources plutôt précieuses, comme du vin (je fais beaucoup dans le vin...) contre de la peau ou même de l'ocre, bref des valeurs très basses mais, il y a bien sûr un mais avec ce misérable, je le soulage d'une invasion de barbare....Il faut savoir que cette calamité ne me touche pas, les barbares menant des invasions depuis l'extérieur de la carte sur les peuples au bord de carte, pas sur celui au centre. Voilà un excellent outils pour rappeler à l'Italien que sa partie ne sera pas sans heurts..par deux fois je lui refilerais cette odieuse calamité qui l'occupera un temps. Un autre point de discussion fût la prise de Chypre que je laisserais finalement à l'égyptien pour une longue période de non agression et d'échanges commerciaux dépourvu de malice. Ce fût peut-être ma seule faiblesse de la partie.
" />
Les autres événements marquant furent la répétition des Guerres Civiles chez l'Illyrien, assez logique, il pioche 3 fois par tour dans le tas de Grain où se cache cette calamité et l' Égyptien stocke les cartes Grain depuis un certain temps. Il est même possible qu'il le fasse exprès... L'illyrien prend donc des coups dans la gueule sans discontinuité, les populations les moins développées profitant sans honte ni scrupules des terres ou villes tombant en leur faveur. Un autre fléau qui releva l'ambiance fût les épidémies, le contaminé distribuant des pertes également aux autres convives sauf à celui qui lui aura refiler la carte...après tout le monde s'est pris des calamités donc à part l'illyrien, qui finira par faire de la guerre civile un mode de gouvernance, tout le monde fût à peu près logé à la même enseigne. On retiendra tout de même un guerre civile chez l'italien dont l'assyrien tira un bénéfice certain vu qu'il s'installa durablement chez son hôte. L'assyrien, encore lui, tentera de faire valoir sa sympathie pour l'illyrien en lui envoyant quelques barbares. Il faut dire qu'à ce moment là, Éric mangeait son pain noir et que ce petit coup de latte dans le cadavre de l'illyrien nous a tous surpris d'autant que son auteur a subitement déclaré , tout en accomplissant son forfait, qu'il était « un mec sympa »...ça a bien fait rire tout le monde mais personne n'a souscrit à cette affirmation...
" />
Chacun progresse dans ses technologies et commence à compter son score pour évaluer ses chances de victoire.
La nuit se fait vieille et les esprits se font plus lent. Nous comprenons qu'une fois encore nous ne la finirons pas. J'aurais essayé de résister à l’hégémonie égyptienne en l'envahissant sur sa côte et lui faisant partager mon sort lorsque mon port égyptien fût inondé mais rien n'y fît. Trop peu auront essayer de le réduire et tous, voyant mes armées occupées à tenter l'impossible en Egypte se jetèrent sur moi trop heureux de trouver à soulager leur frustration de leur partie perdue. Seul l'Africain, en course pour la seconde voir la première place, n'eut pas cette bassesse. Je pûs résister à l'illyrien, le chassant à nouveau de Constantinople à son grand désarroi. Je réussi à repousser l'assyrien malfaisant, mais l'italo-ibérico-franco-mesquinus se rappela à mon bon souvenir et, pour célébrer toute mon œuvre durant cette partie je pense, m'envoya toutes ses flottes et armées. Facile, il n'avait pas d'autre front à craindre...
" />
A 6H du mat on a sérieusement proposé que la partie s'achève, du moins ceux qui ont une vie le Dimanche. A 7H on était partis. Entre temps les choses ont peu bougé si ce n'est que mes restes qui ont continués à susciter l'appétit de tous, sauf de l'Africain.
Voilà comment je finis seulement en 4ème position Nick fût premier d'un cheveu, Damien second, Valéry 3ème ayant profité de la curée et les 3 derniers je ne sais plus mais qu'importe, ils sont tous derrière moi.
J'aurais pû finir mieux mais qui aurait pris l'initiative contre Nick ?
" />
" />
NB:Nick, nous étions 7 mais je pense que tu oublies l'invisible Babylonien...
" />